Le très beau film réalisé par Robin Campillo, « 120 battements par minute », raconte le combat de l’association Act Up militant contre le sida depuis 1989.
Le sida dans les années 90
Les années 1990 ont été marquées par le pic de l’épidémie du sida et la médecine n’apportait pas d’autre secours aux malades que des soins palliatifs. Cette décennie n’ouvrait pas le dialogue pour prévenir de cette maladie et les actions de prévention n’existaient pas. La promotion du préservatif était taboue, la mise en garde à propos des échanges de seringues usagées était inexistante…l’homophobie, sujet phare du film, était une norme sociale. À cette époque, on ne véhiculait pas les informations relatives à cette maladie de la même manière qu’aujourd’hui car les technologies n’étaient pas les mêmes. La télévision occupait une place centrale et les actions menées par Act Up leur permettaient d’être mis en avant aux informations télévisées.
La fiction pour raconter
Le réalisateur, lui-même engagé dans l’association Act Up depuis 1992, s’est librement inspiré de faits réels et d’actions de l’association. Les reconstitutions des débats ont été agencés par rapport à la vérité historique mais permettent au réalisateur de transmettre la réalité du combat. Les personnages, tous marqués de fortes personnalités, sont vecteurs de l’engagement mené par les personnes malades ou touchées de près par cette maladie. Les métaphores et les scènes réelles de « 120 battements par minute » permettent aux spectateurs de toucher de près une atmosphère où la mort est omniprésente mais représente également le combat de la vie. Les personnages, qui ne sont plus ou qui ont été sauvés, nous transportent à travers la caméra pour la lutte contre l’indifférence, les laboratoires, les politiciens et la maladie.